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Aider les aînés à conserver leur autonomie

Lorsque c’est possible
Gilbert Rivard en compagnie de Samuel Ouellet et de Paul Saint-Pierre Plamondon (Photo: journallesoir.ca, Véronique Bossé)

Le président du Cercle culturel de l’amitié de Rimouski, Gilbert Rivard, donne depuis 2007 des cours de sécurité routière, notamment aux personnes aînées qui souhaitent rafraichir leur connaissance en la matière, ou des personnes aînées qui ont reçu une convocation d’examen de la route de la part de la SAAQ.

Très souvent témoin des abus que vivent les personnes âgées dans ce milieu, monsieur Rivard se donne pour mission de détecter ces abus lorsqu’ils surviennent, de donner un coup de pouce à ceux et celles qui doivent repasser leurs examens et d’aider les personnes qui ne devraient plus conduire à envisager d’autres options.

« Ça part de la table de concertation des aînés. À un moment donné, la SAAQ voulait obliger les examens de conduites à tous les gens de 65 ans et plus.  Ils m’ont demandé si je pouvais faire quelque chose. C’est de là que j’ai commencé à regarder, je suis même allé à la Société de l’assurance auto à Québec pour leur présenter le projet que j’étais en train de monter. Le cours de sécurité routière est plutôt complet. On parle de réglementation, de signalisation et je donne des trucs aux gens sur ce qu’il faut surveiller dans leur rapport médical. »

La problématique des rapports médicaux

Gilbert Rivard a remarqué que l’un des plus grands obstacles à la conservation du permis, provient d’un rapport médical.

« Il était arrivé à quelques reprises que dans les commentaires du rapport, il y est exigé un rapport d’ergothérapeute. Par exemple, une dame fait le ménage. Elle va voir le médecin pour la première fois et elle lui dit qu’elle a mal au bras et ils ont exigé un rapport d’ergothérapeute.  C’était un peu poussé, donc la dame vient me rencontrer. J’appelle la SAAQ à Québec. Je leur demande s’il y a un problème avec ce dossier-là. » 

« Ils me répondent que non, alors je leur demande pourquoi exiger un rapport d’ergothérapeute. Elle a fait le ménage chez elle et elle conduit bien, alors c’est quoi le hic?  Ils m’ont répondu d’envoyer un autre rapport médical, qu’ils annuleraient ça. Ça lui aura coûté 50 $ au lieu de 250 $. »

« Une autre dame vient me voir, elle venait jouer aux cartes et c’est l’une de mes sentinelles qui me dit ça. La dame ne va pas très bien, parce que la SAAQ a suspendu son permis de conduire, parce que le médecin avait inscrit dans son rapport qu’il ne pouvait rien faire pour la douleur au genou de la dame. Il n’avait même pas fait d’examen ou de rayons X! »

Le cours de sécurité routière

Après avoir travaillé à la SAAQ de nombreuses années, monsieur Rivard est familier avec son fonctionnement.

« J’ai été évaluateur à la SAAQ pendant 28 ans, j’ai donc observé les erreurs que font les gens. »

C’est de cette façon que monsieur Rivard a bâti son cours. « Je leur dit à l’avance ce qu’il faut corriger et ce qu’il ne faut pas faire et la majorité qui vient suivre une formation comme celle-là, réussit leur examen de conduite.

Au départ, les cours étaient gratuits : « Je ne suis pas là pour faire de l’argent, mais pour aider la communauté. »

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a refusé de donner son cours dans des écoles de conduites ou dans d’autres endroits où le coût des cours est élevé. Il a cependant dû se résigner à charger des frais pour les cours lorsque le Cercle culturel de l’amitié a fait l’acquisition de sa bâtisse.

La signification du permis du conduire

Si monsieur Rivard accorde une aussi grande importance à ce dossier, c’est parce qu’il en a vu de près les conséquences. Autant le fait de perdre son permis que la possibilité de perdre son permis a eu des effets ravageurs sur plusieurs personnes. D’abord, parce que le permis est associé à l’autonomie et à la possibilité de briser l’isolement dont sont victimes de nombreux ainés, ensuite parce que le stress lié à l’examen a causé des malaises chez plusieurs.

D’autant plus que la lettre qui accompagne la convocation à l’examen stipule que la personne doit avoir un accompagnateur en cas d’échec, ce qui n’aide en rien à la réduction du stress que certains éprouvent déjà.

« C’est pour ça que j’essaie d’aider les gens. Je ne sauverai pas tout le monde, mais si je peux en aider plusieurs à garder leur autonomie, c’est tant mieux. »

Pas toujours possible

Puisqu’il conduit avec ceux et celles qui viennent le voir par rapport à leur permis, il est toutefois capable de savoir lorsque le problème est bien réel et que la personne ne devrait plus conduire. Dans ces cas-là, il s’assure de le faire savoir à la personne, en douceur, tout en discutant avec cette dernière de ce qui peut être fait pour qu’elle n’ait pas à tirer un trait sur ses activités sociales.

Il raconte l’exemple d’un homme qui tenait à son permis pour continuer d’aller jouer aux cartes : après en avoir discuté avec des membres de sa famille, il a été convenu que ces derniers pourraient l’y conduire et qu’il n’avait donc plus besoin de son permis.

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