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Il y a 40 ans aujourd’hui, Gilles Dubé lançait son entreprise

À 22 ans, un grave accident de travail lui a fait perdre l’usage de ses jambes
Gilles Dubé dans son commerce de la 3e rue à Rimouski (Photo : journallesoir)

Le 1er juillet 1980 naissait l’entreprise Service de réparation Gilles Dubé. 40 ans plus tard, les familles rimouskoises qui ont utilisé ses services professionnels se comptent par milliers.

Une laveuse ou une sécheuse en panne ? Un frigidaire, un lave-vaisselle, une cuisinière qui fonctionne mal ? Plus souvent qu’autrement, un appel à Gilles Dubé est la solution à tous les problèmes.

Marius Amiot a été le premier client qu’il a servi, au matin de 2 juillet 1980. Depuis, il sert sa clientèle dans un secteur allant des Basques à La Mitis. Il offre aussi le service après-vente et de garantie pour quelques grandes marques comme General Electric, Venmar, Asco, Distinctive ainsi que Fisher & Paykel. « Je suis au service de ma clientèle six jours par semaine, 12 heures par jour », avance-t-il.

Son histoire nous fait prendre conscience qu’il lui en aura fallu de la détermination pour se partir en affaires. Il travaillait sur une ferme dans la région de Montréal avant de se trouver un emploi comme gérant d’entrepôt chez Bellavance Inc., à Rimouski, au milieu des années ’70. Il y avait occupé un premier emploi comme livreur quelques années plus tôt. 

« J’ai décidé de revenir chez nous (il est un natif de la municipalité de Sacré-Cœur, annexée à Rimouski en 1967). Un an plus tard environ, le 12 novembre 1976, en déchargeant une van au travail, je suis tombé et je me suis défait la colonne vertébrale. J’ai été hospitalisé environ un an à l’hôpital de Rimouski. Les médecins m’avaient dit que, probablement, je ne marcherais plus jamais. J’étais couché dans un lit, immobilisé », se souvient-il.

Gilles venait d’avoir 22 ans. « Les médecins m’ont fait des opérations. Le docteur Jacques Boucher, un neurochirurgien, et le docteur Guy Martineau m’ont fait une dernière opération, le 21 juillet 1977, où les chances de réussite étaient minces. Mais j’ai réussi à m’en sortir ». Il se souvient très bien de cette date. 

« Les médecins ne voulaient pas procéder à l’intervention. Ils estimaient que j’avais 85 % de chances de rester sur la table l’opération. Il est arrivé un petit pépin sur la table, mais je suis revenu. Trois semaines après, ils m’ont mis un plâtre qui partait en bas des épaules jusqu’en bas des genoux, pour me stabiliser. J’avais eu une greffe osseuse. Fin septembre, ils ont enlevé le plâtre, mais j’ai fait une paralysie et ils ont dû le remettre à ma demande, au lieu de me réopérer. Un mois plus tard, mes greffes avaient commencé à prendre. J’ai ensuite fait de la physio. Quand je suis sorti de l’hôpital le 1er novembre 1977, je pesais 85 livres », raconte celui qui aura donc passé tout près d’un an au centre hospitalier.

De retour à l’école

Sa vie avait basculé. Les mois suivants ont été l’occasion de reprendre une certaine forme physique et de penser à l’avenir. « J’étais chez moi à lire le Progrès-Écho où j’ai vu qu’il se donnait pour la première fois un cours en électroménager pour petits et gros appareils. Il m’a fallu m’entendre avec la Commission des accidents de travail. Un monsieur Demontigny a fait en sorte de mettre ça dans un projet de réinsertion sociale, lequel a fait des petits, les années suivantes, dans la région. »

On est alors en septembre 1979. Au mois de juin suivant, diplôme en poche, Gilles Dubé se lançait en affaires. « Ce n’est pas compliqué, dans l’état où j’étais, personne ne voulait m’engager. J’étais un accidenté du travail, je marchais de travers, j’étais croche encore. J’ai donc lancé ma compagnie tranquillement. »

Que de chemin parcouru depuis, au sens propre et figuré. Le métier a changé beaucoup au fil des ans. « Au début, c’était de la mécanique avec de l’électricité. Aujourd’hui, tout est rendu électronique quand on parle des composantes et des contrôles. Ce qui m’a incité à suivre de nombreuses formations. Il faut étudier et en mettre du temps pour réussir », explique-t-il.

Gilles Dubé et sa fourgonnette parcourent les routes de la région depuis 40 ans. (Photo : journallesoir)

Un support indéniable et déterminant

M. Dubé n’aurait pas fait tout ce chemin sans le support de sa conjointe, Suzanne Saindon. « Sans elle, peut-être que je ne serais pas là. Je l’ai connu, j’étais paralysé, alité dans un lit d’hôpital. Elle était venue me voir avec un de mes amis, c’est là que ça a commencé. Au sein de l’entreprise, elle s’occupe de la clientèle, du magasin, des pièces et de la comptabilité. Je suis chanceux d’avoir une femme aussi compréhensive considérant mes heures de travail, sans compter toutes mes heures de bénévolat. »

M. Dubé aura bientôt 66 ans. La retraite peut attendre pour le moment. « Notre 41e année commence, je prends ça une année à la fois. Chose certaine, c’est impossible de ralentir, je ne peux pas refuser de servir une personne qui m’aide à vivre depuis 35 ans. Ou je continue, ou j’arrête complètement. Pour au moins une autre année, on va continuer », assure-t-il.

Malgré son emploi du temps très chargé, M. Dubé s’implique dans le bénévolat sportif, notamment dans le hockey mineur au Bas-Saint-Laurent et aussi dans le baseball senior à Rimouski. 

Le couple a deux enfants, Bernard et Martine, et compte cinq petits-enfants. 

« Tu nous permettras de remercier, Suzanne et moi, notre fidèle clientèle que nous servons depuis 40 ans », conclut M. Dubé.

Vos clients et amis, eux, saluent votre persévérance !

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