La belle histoire de Stéphane Dionne se poursuit à travers son fils
Il était une fois un jeune Rimouskois qui rêvait de jouer au baseball chez les professionnels et qui ne pouvait compter sur personne sauf lui-même pour atteindre son but.
L’histoire se passe il y a 30 ans. Stéphane Dionne, fils de Kate Bell et Lorenzo Dionne, du quartier Saint-Pie-X, aujourd’hui décédés, mais très connus à une autre époque, ramassa son équipement de receveur et ses bâtons, en plus de quelques pièces de vêtements et d’un peu de nourriture, fourra le tout dans sa vieille Chevette et pris la direction des USA.
La route de la Floride, plus précisément, où se déroulaient les camps d’entraînement des équipes du baseball majeur. Il cogna à plusieurs portes et finit par obtenir quelques essais, sans toutefois obtenir de contrat. Cependant, les relations qu’il avait développées lors de son périple lui permirent de se frayer un chemin jusqu’à une université, celle d’Oklahoma City, où il obtint une bourse pour poursuivre son sport… et ses études.
« À 23 ans, j’étais la plus vieille recrue qu’on avait vu dans l’équipe de l’Université. Alors que les nouveaux ont d’habitude autour de 18 ans, les gars m’appelaient « grand’pa »! », se souvient Stéphane Dionne, amusé, qui réside aujourd’hui à Québec.
Par la suite et toujours à force d’une très grande détermination et de contacts liés ici et là, Stéphane pu enfin réaliser son rêve et jouer du baseball dans une ligue professionnelle mineure, mais professionnelle quand même, à Saint-Paul, Minnesota, à l’âge de 27 ans. Cette aventure mènera à la fondation des Capitales de Québec en 1999, dont Stéphane Dionne est un des cofondateurs avec Michel Laplante et Miles Wolf, le propriétaire de l’équipe de Saint-Paul où Stéphane avait joué. Ce dernier a conclu sa carrière pendant une saison avec les Capitales pour devenir ensuite un de leurs entraîneurs et mériter un championnat en 2009.
Et le fils dépassa le père
Voilà pour l’histoire du père, mais celle-ci se poursuit à travers un de ses deux fils, Jimmy, en voie de surpasser le papa. « Je me souviens de Jimmy, tout petit, à quatre ans, rôdant dans le vestiaire et dans le stade des Capitales, faire quelques tours au bâton à l’entraînement avec les gars. Il était très ami avec le lanceur Éric Gagné. Je les vois encore tous les deux sur un sofa, en train de regarder des « comics » à la télé. Il a toujours aimé le baseball. Pas besoin de le pousser. »
Aujourd’hui, Jimmy a 15 ans et évolue avec l’équipe U16 du Québec de l’Académie de baseball du Canada. Il est surclassé par rapport à son âge. À bientôt six pieds et quatre pouces, il est un redoutable lanceur gaucher. Il évolue aussi à différentes positions, afin de pouvoir aussi parfaire son coup de bâton. Il a mérité le titre de joueur le plus utile à son équipe (« Most valuable player ») à la Classique Claude-Raymond, parmi les meilleurs joueurs bantam du Québec, l’an dernier.
Mieux outillé
« Le but de l’Académie est d’identifier et d’encadrer des joueurs prometteurs pour les rendre attrayant aux yeux des recruteurs et des collèges américains. On peut dire qu’il y a de très fortes chances que Jimmy joue un jour au baseball professionnel et on peut dire qu’il est mieux outillé que moi pour y parvenir. Il a une bonne prestance et les grands lanceurs gauchers sont une denrée rare et appréciée. Il sera éligible au repêchage en 2023 pour les collèges américains (NCAA, National collegial athletics association). Il y a un événement spécial ce soir, au Stade Canac des Capitales. L’équipe 16 U de Jimmy va affronter l’équipe des Diamants de Québec, de calibre junior élite, des joueurs de 20 ans et plus. Ce sera très particulier pour lui d’évoluer sur le même terrain où son père a joué jadis », conclut Stéphane, toujours affable.
Les Dionne ont une bonne génétique. Les parents de Stéphane ont été des artistes de cirque et propriétaires d’un des premiers centres de conditionnement physique de la région. Le frère de Stéphane, Daniel, a été pilote de F-18 pour les Forces armées canadiennes et est maintenant pilote et instructeur-pilote chez Air Canada. Stéphane, lui, est propriétaire d’une entreprise de communication spécialisée.