Des mesures d’alerte rouge partout? «Ça ne passerait pas!»
Le préfet de la MRC Rimouski-Neigette, Francis Saint-Pierre, s’oppose à un projet révélé hier, par Radio-Canada, selon lequel des directeurs régionaux et autres intervenants de la Santé publique prônent d’appliquer les mêmes mesures de prévention à toutes les régions du Québec.
Alors que d’autres régions viennent de basculer dans le niveau d’alerte ultime, le rouge, ces régions se voient imposer des mesures plus sévères que le Bas-Saint-Laurent, qui est au stade orange. Les régions en rouge ont des mesures sanitaires plus sévères comme le port du masque obligatoire à l’école, des centres sportifs et des bars fermés.
« « Dès que ça monte un peu, c’est là qu’il faut mettre en place toutes les mesures », explique une source à la Santé publique nationale. « Il ne faut pas attendre d’être en zone orange, car ça veut dire qu’on a déjà perdu le contrôle. Quand on réalise l’ampleur du problème, on a deux semaines de retard », ajoute un directeur régional de Santé publique. « Donc l’idée, c’est mettons le paquet tout de suite avant de voir les conséquences. » Les autorités envisagent donc de passer à une stratégie beaucoup plus préventive que réactive. Toutes nos sources à la Santé publique s’entendent pour dire que les couleurs des zones ont perdu de leur importance en raison de l’accélération de la contamination au début de la 2e vague », explique le reportage de Radio-Canada.
De son côté, le ministère de la Santé explique que « des mesures additionnelles applicables à long terme et des mesures temporaires pourraient s’ajouter pour des zones orange ou jaune si la situation le requiert.
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Aucun sens !
Selon monsieur Saint-Pierre, le gouvernement du Québec, s’il préconisait cette voie, entendrait probablement les Bas-Laurentiens protester très vivement.
« Je n’en reviens pas! Si Québec fait ça, il va perdre le contrôle. On nous a vendu l’idée d’une échelle d’alerte par zones et par couleurs; on s’en allait dans le mur et on a fait nos efforts pour demeurer dans le jaune. Là, on est maintenant dans l’orange et honnêtement, celle-là, je ne la comprends pas du tout! », lance monsieur Saint-Pierre.
« Je suis habituellement très raisonnable et très discipliné. Je suis le premier à dire aux autres de faire attention. J’encourage tout le monde à suivre les consignes, mais ça, je ne le prendrais pas. Je ne sais pas à quoi ça va nous mener. Ce serait très dur sur notre moral. D’habitude, quand on m’explique bien les choses, je comprends et j’accepte, mais là, je ne comprends absolument rien ! », ajoute-t-il.
Des patients de zone rouge soignés ici?
« À moins que… ce ne soit dans l’objectif de prendre des gens mal en point dans d’autres régions pour les amener se faire soigner ici, pour « ménager » le système de santé? Je ne vois pas autre chose. Je crois qu’il aurait fallu y penser avant. On a vu que ramener le confinement général ne serait pas la bonne solution. On ne doit pas reconfiner tout le monde à 100 %. Ça devient contradictoire. » « On nous a dit de faire nos efforts pour limiter la contamination, et on les a faits, en respectant les règles. Est-ce qu’on va venir nous dire : « vous avez fait ça pour rien! On vous met dans le rouge » ? On voit déjà beaucoup de mécontentement et à mon avis, ça risquerait de devenir bien pire si on choisissait cette option. Ça pourrait devenir difficile, socialement parlant », constate enfin monsieur Saint-Pierre.