Un Rimouskois se plaint des absences du maire de… Trois-Pistoles
Autre dossier concernant l’absence d’élus ou de fonctionnaires qui se déplacent aux États-Unis malrgé la crise du coronavirus : un citoyen rimouskois, Yves Drapeau, s’adresse à la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, pour lui demander de surveiller ce genre de dossier de plus près.
Monsieur Drapeau s’interroge particulièrement sur les absences du maire de Trois-Pistoles, Jean-Pierre Rioux.
« À Trois-Pistoles, on en parle beaucoup. On trouve ça un peu étrange que le maire de la Ville de Trois-Pistoles s’en aille en Floride régulièrement pour régler des affaires personnelles ou y prendre des vacances en période de COVID-19. On a aussi un problème de relève au chapitre des élus municipaux à Trois-Pistoles. Il y a également le dossier du Parc de l’Aventure Basque (PABA) qui ne semble pas progresser comme il le devrait. Des deniers publics sont en jeu et on n’en sait pas grand’chose. Je m’intéresse à tout ça, car je suis originaire de Trois-Pistoles et j’envisage de m’y installer », confie monsieur Drapeau.
Travaux sur sa résidence secondaire
Le maire Rioux aurait été absent de la région au moins deux fois. Le 6 janvier, la station CIMT Nouvelles de Rivière-du-Loup rapportait les explications de monsieur Rioux sur un voyage effectué en fin d’année 2020.
Il y précisait qu’il devait se rendre à sa résidence secondaire pour y effectuer des travaux urgents. « Monsieur Rioux est clair. Il dit avoir respecté les consignes sanitaires en place en plus d’éviter les endroits achalandés tels que les restaurants. Il dit également avoir évité tout contact avec autrui », expliquait-on.
Le journal le soir a tenté de joindre monsieur Rioux aujourd’hui, mais sans succès. Cette situation rappelle aussi le cas du directeur général de Rimouski, Claude Périnet, dont nous traitions dans notre texte de 17 h.
Lettre à la ministre
Monsieur Drapeau a fait parvenir la lettre qui suit à la Ville de Trois-Pistoles, où on nous confirme sa réception, au Journal de Québec, à la station de radio CIEL-FM et au journal le soir.
« Bonjour à vous madame Andrée Laforest;
Ayant vivement à cœur le bon fonctionnement de nos institutions démocratiques et, tenant compte aussi des perceptions que la population peut entretenir à l’égard de ceux qui les représentent, c’est avec prudence, bonne foi et sous toutes réserves que je vous fais part de la présente. Ainsi, je m’interroge moi et d’autres personnes vivant aux Trois-Pistoles, du devoir de présence qui incombe à ses élus. »
« Lors de mes nombreuses visites dans cette localité du Bas-Saint-Laurent, dont je suis natif et que j’habiterai peut-être très bientôt avant les élections municipales, plusieurs personnes soulignent l’absence du maire Jean-Pierre Rioux en mentionnant qu’il est en Floride. »
« Dans le cas qui nous concerne ici, il s’agit d’absences répétées, ce qui vient nous questionner sur la valeur réelle des responsabilités et des devoirs inhérents au rôle de maire dans une municipalité québécoise nonobstant sa situation géographique.
Peut-on s’imaginer ainsi que le maire de Québec ou la mairesse de Montréal puissent pour des raisons personnelles s’absenter en ces temps difficiles. Bien sûr dans le cas mentionné ici, il pourrait s’agir d’un voyage visant à mettre cette localité sur la carte mais au moment d’écrire ces lignes rien n’a été communiqué à la population par la voie des médias. »
Cols blancs
« Aussi, au sein des cols blancs de l’Hôtel de Ville des Trois-Pistoles, des problèmes de ponctualité qu’éprouveraient certains fonctionnaires municipaux payés entre autres pour respecter l’horaire d’ouverture et de fermeture de leurs bureaux. De plus, des élections municipales auront lieu l’automne prochain. Lors de discussions tenues à bâtons rompus avec des résidents des Trois-Pistoles, il est aussi question de la relève au sein des élus municipaux. Elle se fait rare et par la force de facteurs démographiques, plutôt vieillissante. Le maire présent en sera à son cinquième mandat…»
« Ainsi, aux dernières élections de 2017 tenues dans cette localité, on a déploré que certains candidats, inaptes à remplir le rôle de maire, pour des raisons de santé psychologiques, aient quand même pu déposer leurs candidatures. Celles-ci n’ayant besoin que de cinq signatures pour passer le test de la validité. Ma question : Que peut-on y faire ? Bien évidemment cela n’est la faute de personne mais on peut affirmer qu’une démocratie en santé est celle qui donne chance égale à tout le monde mais, encore faut-il que la chose publique attire en grand nombre la relève. »
Une relève de qualité
« Une relève de qualité. Qu’on se le dise ! Cela constitue un défi de taille pour la démocratie québécoise, tout autant d’ailleurs que d’éliminer la « partisannerie malsaine » dont font preuve certains élus municipaux mettant de côté des citoyens avec des projets de développement et des initiatives, parce qu’ils ne sont pas du « bon bord ». Plus de transparence exigée aussi au sujet de bâtisses désaffectées mises en vente et des négociations qui en découlent (Parc de l’Aventure Basque, PABA). »
« Le bien public appartenant à ceux qui payent des taxes et impôts, la population doit mieux savoir. Pour ne pas dire tout savoir. Enfin, je vous remercie de l’attention portée à la présente, prière aussi d’agréer l’expression de mes sentiments les plus distingués. »
Yves Drapeau, rue Duchesne, Rimouski.