Heureux d’avoir du crabe… mais pas très heureux du prix!
La forte demande en provenance de l'extérieur provoque une hausse de 30%Heureux d’apprendre, mercredi, que la première pêche du crabe des neiges arriverait dans les poissonneries les heures suivantes, des amateurs ont vite déchanté en constatant les prix, hier.
Des hausses d’environ 30% des prix du crabe sont rapportées au journal le soir, notamment une différence de quelque 8 $ la livre à environ 12 $ la livre pour le crabe vivant, entre 2020 et 2021. La moyenne étant d’environ une livre et demie par crabe, cela revient à 20 $ le crabe. On parle de 25 $ pour le crabe cuit.
À la question « comment expliquez-vous ces hausses à votre clientèle? », deux gestionnaires de poissonneries ont bien voulu nous répondre et leurs réponses sont essentiellement les mêmes.
« Les prix sont élevés parce que les Américains appliquent une demande très forte sur le marché, cette année », constate Karine Coulombe, de la Poissonnerie du fleuve.
« On en aurait plus et on en vendrait sans doute plus, mais ça va aller en s’améliorant. Les pêches entrent progressivement de plus en plus. Demain ce sera mieux et après-demain encore mieux » remarque d’abord Julie Saint-Pierre de la Poissonnerie Gagnon, qui présente une réponse plus élaborée que celle de sa collègue, quant à notre question :
« C’est la demande à l’exportation qui est forte. Ce qui se passe, c’est qu’il n’y a pas eu de pêche du crabe de l’Alaska depuis deux ans. Les stocks sont « à terre » partout. En plus des États-Unis, on a de fortes demandes aussi des Chinois; tous paient le gros prix pour avoir du crabe; tout le monde veut du crabe! Nous vendions le crabe vivant 8,95 $ la livre, ici, l’an dernier, et il est maintenant à 11,95 $ la livre. Et encore, on n’a pas les marges de profit qu’on avait auparavant. »
Il convient aussi de rappeler que les quotas de pêche sont en baisse pour faciliter la régénérescence de la ressource.
Ressource locale revendiquée
Un lecteur du soir se fait le porte-parole de ses amis : « On est tous actifs au téléphone, sur les courriels et sur les réseaux sociaux. Il y a bien du mécontentement chez les consommateurs. On aura beau nous répondre que c’est en raison de la demande extérieure qui est forte, il nous semble à tous que le crabe est une ressource locale qui nous appartient collectivement, d’abord. »
« Un repas à deux crabes cuits par personne pour une famille de quatre avec condiments et compagnie devient un vrai festin qu’on n’a pas tous les moyens de s’offrir. On devrait pouvoir se servir avant les autres marchés, et à des tarifs préférentiels. Il devrait y avoir des lois à ce sujet! Plusieurs n’auront probablement pas les moyens de s’offrir du crabe cette année, car ils ont été affectés financièrement par la crise sanitaire. Certains veulent lancer un mouvement de boycottage », poursuit-il.