Le PQ presse le gouvernement d’agir pour régionaliser l’immigration
Devant l’insensibilité de la CAQ face à la détresse des entrepreneurs issus des régions du Québec, la députée de Gaspé et porte-parole du Parti Québécois en matière d’immigration, d’économie et de relance, Méganne Perry Mélançon, somme le gouvernement d’entreprendre des actions concrètes relativement à la régionalisation de l’immigration.
Le PQ estime que malgré ses promesses électorales en ce sens, la CAQ a échoué à atteindre sa propre cible en matière de régionalisation de l’immigration. « Pourtant, c’est l’une des avenues les plus porteuses pour pallier la pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans toutes les régions du Québec et faire diminuer le taux de chômage parmi les immigrants, qui demeure anormalement élevé. Pour sortir de l’impasse, le Parti Québécois propose une cible : un minimum de 50 % d’immigrants en région », indique-t-on dans un communiqué
Méganne Perry Mélançon souhaite qu’on donne la priorité aux nouveaux arrivants qui s’engagent à s’installer en région, tout en s’assurant qu’il y a des incitatifs à y demeurer. La députée a également tenu à formuler plusieurs autres propositions concrètes.
Régionaliser la liste de traitement prioritaire
Méganne Perry Mélançon exhorte d’abord le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) ainsi qu’Emploi-Québec, tous deux responsables de la liste des professions pouvant bénéficier du traitement prioritaire pour les demandes au sein du programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), à s’ouvrir sur les régions. « Il faut régionaliser la liste des professions en fonction des besoins réels à travers le Québec. Car si les pénuries de main-d’œuvre semblent toucher tout le Québec, la réalité n’est pas uniforme. Par exemple, en Gaspésie, plusieurs entrepreneurs du secteur touristique, à bout de souffle, composent avec un manque de personnel; alors qu’en Montérégie et au Saguenay–Lac-Saint-Jean, ce sont les entreprises manufacturières qui ne savent plus à quel saint se vouer. Il faut plus de flexibilité pour aider toutes les régions », a-t-elle mentionné, proposant de faire appel aux MRC et aux instances de développement régional qui, bien au fait de leur réalité territoriale, seront en mesure d’identifier rapidement les professions devant être incluses à leur liste régionalisée.
La députée propose aussi de permettre, et ce, tant aux travailleurs étrangers temporaires qu’aux travailleurs qualifiés, d’être rattachés à un bassin régional plutôt qu’à un employeur unique. « Ce faisant, nous pourrions à la fois prévenir des situations d’abus, et offrir à ces travailleurs une réelle possibilité de contribuer pleinement à notre économie. »
Favoriser la rétention des étudiants étrangers qui fréquentent les universités en région
Le Québec a la chance de pouvoir compter sur la présence d’universités et de cégeps dans toutes ses régions. Ces établissements accueillent chaque année des étudiants étrangers qui, durant leur parcours scolaire, s’intègrent à la communauté. Par ailleurs, s’ils ne parlent pas déjà français à leur arrivée, leurs années d’études en région leur permettent assurément de l’apprendre ou d’en parfaire leur maîtrise. « Il faut retenir ces futurs ingénieurs, enseignants, scientifiques dans nos régions. Ces jeunes gens ont fait l’expérience de la région, ils ont déjà des repères, un réseau; il faut absolument miser sur eux. Le Parti Québécois avait d’ailleurs proposé, dans sa dernière plateforme électorale, de rembourser aux étudiants étrangers le surplus qu’ils doivent débourser en frais de scolarité par rapport aux étudiants québécois s’ils s’engagent à exercer leur profession en région pendant cinq ans », a rappelé Méganne Perry Mélançon.
Accompagner les entreprises et les régions dans leurs efforts de recrutement
Enfin, plutôt que de faire la leçon aux employeurs ou de remettre en question leurs efforts pour recruter et retenir des travailleurs, la députée est d’avis que le gouvernement devrait mieux les accompagner et les appuyer. « Certaines entreprises, notamment celles du secteur manufacturier, vont jusqu’à acquérir ou même construire des logements pour accueillir des travailleurs. Il faut leur donner un coup de main, par exemple en soutenant davantage la mise en place de structures d’accueil et d’intégration dans toutes les régions du Québec, ce qui inclut le développement de places en garderie et de logements abordables partout », d’expliquer Méganne Perry Mélançon.