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Nouvelle de 17 h

Des propositions pour sauver la cathédrale

Céder l’église et le presbytère à la Ville; utiliser la chapelle du Saint-Rosaire
La cathédrale est fermée depuis bientôt sept ans. (Photo journallesoir.ca)

Un Rimouskois bien connu, notamment dans le monde des loisirs, Michel Francoeur, a effectué une profonde réflexion sur le sort de la cathédrale de Rimouski, fermée depuis six ans et demi pour cause de décrépitude.

C’est le défunt archevêque Pierre-André Fournier qui avait pris cette décision en 2014, mais il est apparu entretemps que l’édifice n’est pas en si mauvais état qu’on l’appréhendait

Monsieur Francoeur a émis les recommandations suivantes dans une lettre qu’il a fait parvenir à l’archevêque Denis Grondin en mars. Le journal a obtenu copie de cette lettre et a interrogé monsieur Francoeur.

« Je n’ai toujours pas eu de retour de la part de monseigneur Grondin. J’espère cependant, en les rendant publiques, qu’elles feront leur chemin dans la communauté et aideront les personnes de bonne foi à s’impliquer dans le dossier », explique-t-il aujourd’hui, en entrevue au journal le soir.

Monsieur Francoeur a déjà élaboré et présenté un projet de changement de vocation de la cathédrale avec deux amis, Martine Dubé et Daniel Doucet, mais il précise que les recommandations ci-dessous n’engagent que lui. Leur projet était de transformer la cathédrale en vestige urbain.

Pour ce qui est du présent document, monsieur Francoeur explique aussi qu’il est « le fruit d’une réflexion mûrie sur l’avenir des lieux de cultes catholiques de Rimouski que je désirais partager avec monseigneur Grondin. »

Michel Francoeur
Michel Francoeur -Photo: archives

Voici ses recommandations :

Conserver uniquement trois lieux cultes pour le grand Rimouski : L’église Sacré-Cœur, le sanctuaire Sainte-Anne-de-la-Pointe-au-Père et la chapelle de la maison-mère de la Congrégation des sœurs du Saint-Rosaire. Ainsi, les trois pôles seront desservis : l’Ouest, l’Est et le centre-ville;

Céder les édifices de la cathédrale, du presbytère Saint-Germain et les droits de propriété sur les terrains de la Place des Anciens combattants à la Ville de Rimouski pour une somme symbolique. Ce serait donc à la Ville qu’incomberait la responsabilité de trouver un projet pour la sauvegarde de ces deux édifices patrimoniaux et du même coup, on régularisera les titres de propriété sur les terrains attenants, ceux-ci faisant objet de litige;

Vendre l’édifice de l’église Saint-Pie X à la Ville de Rimouski à bon prix pour que celle-ci y aménage une palestre de gymnastique et y installe les bureaux du service des loisirs et de la culture;

L’église Saint-Pie-X (Photo: Diocèse de Rimouski)

Prendre entente avec les autorités en place à la Congrégation des Sœurs du Saint-Rosaire pour occuper et se servir de l’immense chapelle de près de 1 000 places assises. Ce lieu pourrait devenir l’église principale de Rimouski où l’on pourrait faire des célébrations d’envergure et on pourrait installer également le siège de l’Évêque. Dans ce dossier, il faudra agir rapidement, car la firme Serviloge et l’Office municipal d’Habitation (OMHRN) travaillent présentement en collaboration avec la Congrégation pour la transformation de la maison-mère en édifice à logements. « Mais de source sûre, je sais que rien n’a été décidé pour l’actuelle chapelle », dit Michel Francoeur;

Trouver preneur pour l’église de Saint-Robert. À titre de suggestion, celle-ci étant située dans le quartier défavorisé de Rimouski, elle pourrait être transformée pour abriter des organismes communautaires tels que : Moisson Rimouski-Neigette, le Centre de pédiatrie sociale, le Club des Petits déjeuners, l’aide aux devoirs intergénérationnelle, etc. Bref, s’inspirer de la Fondation Yvon Deschamps-Centre-sud qui œuvre dans un quartier défavorisé de Montréal;

La chapelle de la maison-mère des Soeurs du Saint-Rosaire. (Photo: Facebook: Bienheureuse Élisabeth-Turgeon)

Défi colossal

« Le défi est colossal, mais il temps de donner un coup de barre dans le réseau de distribution des lieux de cultes catholiques rimouskois. Pour ce faire, deux fenêtres d’opportunité s’offrent à vous, monseigneur Grondin », commente monsieur Francoeur dans sa lettre.

Jugement

Selon lui, à court terme, il ne faut pas oublier de prendre en compte le jugement à venir dans la cause entendue entre la Fabrique Saint-Germain et l’Archevêché. « Faisons l’hypothèse que celui-ci est favorable à l’Archevêché et permet de démettre de leurs fonctions les marguilliers en poste, je vous invite fortement à ne pas nommer un autre conseil de fabrique et entreprendre des démarches avec la Ville pour le transfert des édifices de la Cathédrale et du presbytère Saint-Germain », explique-t-il à l’archevêque.

Michel Francoeur estime qu’à moyen terme, l’élection du nouveau conseil municipal en novembre 2021 permettra une nouvelle ouverture à la discussion et à la négociation. Les acteurs en poste changeront et donneront une nouvelle opportunité pour le dialogue.

En bref, il faut faire comprendre à la Ville que c’est une question de patrimoine et non pas de religion, afin qu’elle s’implique dans le dossier au nom de ses citoyens, l’administration actuelle ayant à maintes reprises mentionné qu’elle ne voulait pas y investir un sou.

Autres communautés

« Il faut s’inspirer des initiatives qui ont été réalisées dans les communautés non loin de Rimouski, qui ont procédé à une transformation efficiente de leurs églises. Pensons, entre autres à Saint-Anaclet-de-Lessard, Sainte-Luce (secteur Luceville), Saint-Marcellin, Saint-Valérien, Saint-Mathieu-de Rioux, etc. Ces communautés ont osé et gagné leur pari », conclut-il.

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