Les deux candidats à la mairie débattent du dossier de la cathédrale
Les deux candidats à la mairie, Virginie Proulx et Guy Caron, continuent de se prêter à l’exercice proposé par le journal le soir de se prononcer sur des dossiers chauds concernant la Ville de Rimouski.
Cette fois-ci, madame Proulx et monsieur Caron répondent à des questions au sujet de la restauration et de la future vocation de la cathédrale de Rimouski. Nous avons appris en cours de journée que le candidat qui s’était ajouté en dernière heure, vendredi, Pierre Lapointe, vient de se désister.
1-Pouvez-vous vous engager formellement, comme future mairesse de Rimouski, à assumer le leadership pour régler le dossier de la restauration de la cathédrale de Rimouski une fois pour toutes. Pourquoi?
Virginie Proulx : « Je m’engage à assumer le leadership pour régler le dossier de la cathédrale de Rimouski une fois pour toutes. La situation actuelle ne peut plus rester dans l’impasse et je sens sur le terrain un désir fort qu’on puisse en arriver à un projet rassembleur afin de revaloriser cet édifice de grande importance dans le coeur de nombreux Rimouskois.es. Je suis convaincue que j’aurai le leadership nécessaire pour faire collaborer la Fabrique, l’Archevêché et les citoyens, afin qu’on mette de l’avant l’intérêt collectif à faire vivre cette figure emblématique de notre centre-ville. »
« En étant à l’écoute des différents points de vue et en proposant un projet porteur pour notre centre-ville, qui s’appuie sur un consensus citoyen, nous déciderons ensemble de notre vision pour la pérennité de la cathédrale et serons fiers de voir ce joyau enfin restauré. La mise en place d’une Commission pour l’économie et la revitalisation du centre-ville, tel que je l’ai annoncé la semaine dernière, pourra également jouer un rôle clef pour mobiliser les acteurs autour d’un projet commun. À mon avis, la démolition de La Grande Place et la transformation du stationnement de la Place des Anciens combattants en place publique exceptionnelle offrent l’occasion de venir former, avec la restauration de la cathédrale, les piliers d’un centre-ville plus dynamique et plus vivant, donnant une signature unique à Rimouski pour les prochaines années. »
Guy Caron : « Le pourquoi est très simple : je ne veux pas avoir ce boulet à mon pied pendant mes quatre ans de mandat comme maire. Mais sachant que l’Archevêché et la Fabrique sont devant les tribunaux pour déterminer quelle entité peut disposer de la cathédrale (celle-ci n’appartenant pas à la Ville de Rimouski), je crois avoir la réputation et la crédibilité qui me permettront d’agir comme médiateur dans la dispute pour amener les deux parties à la table et tenter d’obtenir un accord qui puisse bénéficier à la ville. La Ville doit cesser de regarder passer le train et prendre une part active dans la résolution de la dispute. »
2-Pour quelle raison pensez-vous que les citoyens tiennent à leur cathédrale, malgré la baisse de la pratique religieuse?
V.P. : « La cathédrale est idéalement située, au coeur de la vie citoyenne rimouskoise. Elle est un témoin important du riche patrimoine religieux que l’on retrouve à Rimouski et surtout, c’est un édifice majestueux qui donne une prestance à notre ville. Avec à proximité le presbytère, la salle de spectacle, l’école de musique et de danse, le Musée et l’institut maritime, on voit se côtoyer le passé, le présent et l’avenir de notre communauté. Il faut savoir que sa restauration permettrait également de protéger un orgue de grande valeur et pourrait en faire un haut lieu de diffusion de la culture à Rimouski. Plusieurs des magnifiques bâtiments patrimoniaux de notre territoire ont été soit détruits par le feu de 1950, soit laissés à l’abandon ou détruits dans les dernières années, et les citoyens ne veulent pas y voir s’ajouter la dégradation de la cathédrale. »
G.C. : « Parce que la cathédrale est emblématique de Rimouski. Pour sa beauté et pour la manière dont elle domine et caractérise le centre-ville comme aucun autre édifice ne peut le faire. Il n’y a pas une carte postale de Rimouski où la cathédrale n’est pas l’élément qui ressort et qui dirige l’œil. Elle est incontournable dans le paysage de Rimouski et tout projet de mise en valeur du centre-ville doit commencer par la rénovation de cet édifice. »
3-Quelles seraient la ou les vocations que nous pourrions donner à la cathédrale pour générer les revenus suffisants pour sa restauration et son entretien. Sinon, où iriez-vous chercher les sous?
V.P. : « Je pense qu’il faut d’emblée savoir que des subventions provenant les paliers supérieurs seront nécessaires pour rénover la cathédrale. Il faut aussi une collaboration avec la Fabrique, qui a une responsabilité financière à assumer dans le dossier. Pour y arriver, il est donc essentiel d’avoir un projet rassembleur, qui mobilise toute la communauté. Nous devrons donc travailler en collaboration, avec la Commission sur la revitalisation du Centre-ville et les parties prenantes impliquées. Il faudra être créatif, innovant, ouvert et collaborateur. On doit aussi, parallèlement à cela, évaluer les besoins de notre ville en termes de locaux à haute valeur ajoutée tels que des espaces artistiques, culturels, ateliers, bibliothèque, et les coordonner avec les programmes de subventions du ministère de la Culture. Il faut considérer nos besoins, l’impact sur le secteur, les attentes des citoyens et de la Fabrique et trouver un projet commun rassembleur. Il faut être proactif dès maintenant, et c’est ce que je m’engage à faire. Avec ma connaissance fine des enjeux municipaux à Rimouski, je saurai trouver le chemin pour agir rapidement. »
G. C. :« Pour moi, il est clair que la Ville ne doit pas mettre un sou tant qu’il n’y a pas d’investissement significatif de l’Archevêché ainsi que des gouvernements du Québec et du Canada. Il est aussi clair que les efforts de divers groupes militant pour une vocation de culte pour la cathédrale ont échoué et ont empêché d’aller de l’avant. Je crois que la solution est d’assurer une vocation multifonctionnelle, qui pourrait inclure une partie réservée pour le culte, mais qui serait davantage axée sur une fonction communautaire, voire même culturelle. »