Un fardeau de plus pour les PME
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) réagit à l’annonce du ministre de la Santé, Christian Dubé, d’établir le passeport vaccinal aux entreprises de services personnels et aux commerces de détail jugés non-essentiels par le gouvernement.
Pour la FCEI, cela représente un fardeau supplémentaire pour les petites entreprises, surtout dans le contexte où elles sont déjà sous pression en raison de la pénurie de main-d’œuvre.
Les données de sondage d’octobre de la FCEI auprès de ses membres ayant mis en place le passeport vaccinal montrent que pour 53 % des PME cela a été facile ou très facile. Cependant, son implantation a été difficile voire très difficile pour 45 % d’entre-elles, et 2 % ne savaient pas. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, il est complexe pour les petites entreprises d’ajouter cette responsabilité aux employés déjà à effectif réduit. Ce sera un casse-tête pour plusieurs petits commerces qui ne disposent que du nombre d’employés nécessaires pour s’occuper de la caisse, des clients sur le plancher et non pour gérer la circulation à la porte.
Les données d’un sondage de la FCEI démontrent également que le passeport vaccinal a engendré des impacts concrets sur les PME :
- Les ventes ont diminué (36 %)
- Elles doivent payer des coûts supplémentaires liés à la mise en place du système (personnel, équipement ou services de téléphonie mobile, Wi-Fi, etc.) (35 %)
- Le personnel ou le propriétaire ont été victimes d’insultes ou de réactions désagréables (sur place, en ligne, etc.) (29 %)
Très difficile
« Les petites entreprises des commerces jugés non essentiels par le gouvernement subissent déjà une situation très difficile. Celle-ci est exacerbée par les absences liées aux symptômes de la COVID-19 qui ne peuvent pas être confirmés à cause de l’impossibilité d’avoir recours à un test PCR ou par manque de tests rapides. Les PME mettront en place les mesures demandées, mais cela leur ajoute une pression supplémentaire alors qu’elles fonctionnent déjà au ralenti et qu’elles sont lourdement endettées. Le gouvernement du Québec doit être présent pour les soutenir, notamment par une compensation financière et en améliorant sa gestion des tests PCR et rapides », déclare François Vincent, vice-président Québec à la FCEI.
Essentiel ou pas?
De plus, la FCEI demande au gouvernement de préciser ce qui constitue un service non-essentiel. Par exemple, est-ce qu’une boutique de souliers vendant des bottes d’hiver est essentielle ou non-essentielle ? Elle demande que les grandes surfaces vendant des biens non-essentiels soient soumises aux mêmes règles que les petits commerces de proximité. Si ce n’est pas le cas, cela reviendra à envoyer les clients vers les grandes chaînes parce que cela évitera à ces derniers d’attendre à l’extérieur, dans le froid des mois d’hiver.
« Lors de la mise en place du passeport vaccinal le 24 août dernier, le ministre de la Santé avait dit que cette mesure était « l’équilibre qu’on a trouvé pour garder notre économie ouverte tout en protégeant la population ». Si l’on se fie à l’expérience des fermetures récentes, on peut se demander si l’élargissement du passeport vaccinal n’est pas le prélude à ce que vivront prochainement les commerces de proximité. Le gouvernement doit préciser rapidement ses intentions, éviter à tout prix les fermetures obligatoires d’entreprises et assurer la pleine compensation financière », conclut François Vincent, vice-président pour le Québec de la FCEI.