Prix des carburants : la prévoyance paye
La Ville de Rimouski a fait preuve d’une certaine clairvoyance en mettant en place des façons d’économiser sur les frais d’énergie, maintenant que le prix des carburants connaît des sursauts imprévus.
C’est ce que constate le maire, Guy Caron, lorsqu’interrogé par le Journal Le Soir au sujet de la crise énergétique causée par la guerre en Ukraine. Il convient de rappeler que monsieur Caron a déjà été député fédéral et que les affaires internationales faisaient partie de ses champs d’expertise. Le président-directeur-général de la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER), Martin Beaulieu, indiquait hier que la situation pourrait menacer le projet de relance de la traverse Rimouski-Forestville en raison du coût trop élevé des carburants.
Gros efforts
«Évidemment, ça a un impact sur la population et ça a un impact sur la Ville. Je suis un peu jeune pour m’en souvenir clairement, mais j’ai étudié le choc pétrolier des années 1970 comme économiste. Si on s’y réfère, la crise des années 1970 a affecté l’économie. On voit un peu la même chose. Juste, aujourd’hui, en voyant le va-et-vient des camions, on peut penser aux dépenses importantes que ça engendre. La Ville a fait de gros efforts depuis cinq ou six ans pour diminuer sa consommation de diesel. Je crois que la consommation a diminué de 28% en cinq ans, alors les efforts qu’on a faits quand l’essence était moins chère vont nous bénéficier maintenant. Mais pour l’ensemble de notre machinerie et le transport en commun, on appréhende un impact sur le coût des services à la Ville de Rimouski », commente monsieur Caron.
Fonds de déneigement
La Ville suit ses camions de déneigement à la trace, par GPS (géo-positionnement par satellite) et a constitué un fonds spécial pour le déneigement. « Lorsqu’il y a moins de neige et moins de dépenses que prévu, on garde l’argent pour les années où il y a plus de neige que prévu. C’est pour le coût en général. Je ne sais pas précisément à combien est rendue la réserve, mais elle est bien là. Le fait d’avoir une réserve va sûrement nous aider. D’ailleurs, je crois qu’il y a plus de neige cette année que l’an dernier. Donc ce facteur jumelé au coût de l’essence devrait nous affecter. »
« Pour le projet de traversier, c’est clair que c’est un élément à considérer dans l’étude des dossiers d’intérêt qui ont été soumis, mais je ne le vois pas comme un obstacle. On va étudier des plans d’affaires et retenir celui qui va nous assurer d’un service fiable et viable. Les coûts d’énergie vont en faire partie et avoir un impact sur la considération des propositions », ajoute Guy Caron.
La guerre
Pour ce qui est du conflit en Ukraine, Guy Caron mentionne : « Il y a probablement des personnes plus compétentes que moi pour en parler, mais je suis le déroulement des choses avec intérêt. Je pense d’un point de vue personnel que nous avons assisté à l’invasion d’un pays par un autre pays. C’est donc évident qu’on a de la sympathie pour l’Ukraine et pour les Ukrainiens. On espère une résolution rapide du conflit et le retour à la paix le plus rapidement possible. La guerre n’est pas une chose très belle à voir et tout le monde essaie de manœuvrer pour en minimiser les impacts. Cela n’a toutefois aucun rapport avec ce que vivent les Ukrainiens sur le terrain. Ils sont en train de souffrir, c’est évident. »