La résistance persiste
2,5 millions de réfugiés fuient l’UkraineLa situation en Ukraine dure maintenant depuis un peu plus de deux semaines, un laps de temps qui peut sembler court, mais qui a donné lieu à de nombreux développements.
Le Journal Le Soir fait le point sur la situation avec Benoit Collette, professeur en science politique au Cégep de Rimouski.
Le conflit semble s’être envenimé au cours des derniers jours. Ça ne semble pas vouloir s’améliorer : « Je ne vois pas comment ça va arrêter à court terme. Si le président russe veut aller jusqu’au bout… quitte à tout détruire? » Il explique que Poutine n’est pas du genre à vouloir négocier : « Pour lui, ce serait comme une défaite. »
Si les choses semblent être désespérées, il croit cependant que le président russe n’avait pas prévu une telle résistance de la part des Ukrainiens. « Eux vont résister jusqu’à la mort parce qu’ils ne veulent pas vivre sous la botte de la Russie. Donc, d’après moi, il va y avoir encore plusieurs semaines ou plusieurs mois de combats. »
Intensification des bombardements
Monsieur Collette se désole particulièrement de l’intensification des bombardements : « Il y a vraiment un déploiement. L’armée russe continue d’avancer – avec plusieurs difficultés – mais elle continue de bombarder la population dans plusieurs villes. On essaie de négocier des cessez-le-feu et des corridors humanitaires pour évacuer la population des zones de combats. Au début, ça n’a pas fonctionné. Cette semaine ils ont réussi à évacuer quelques dizaines de milliers de personnes, mais il reste qu’il y a quand même beaucoup de gens qui sont prisonniers à Marioupol ou dans d’autres villes. Et ils se font tirer dessus parce que la situation se dégrade ».
Solutions et mesures d’aides
Pour les citoyens qui suivent cette crise et qui s’en inquiètent, il existe quelques façons de venir en aide. Tout d’abord, Benoit Collette souligne l’importante diaspora ukrainienne au Canada. « C’est sûr que nous ne sommes pas directement impliqués dans le conflit, mais le Canada est un pays qui a une importante communauté ukrainienne. Donc, il y a quand même des liens importants et il y a eu des efforts dans les derniers temps, pour essayer d’accueillir plus de réfugiés. Si les gens veulent s’impliquer ou faire quelque chose, c’est peut-être beaucoup là-dedans. »
Il ne faut pas oublier par ailleurs que le Canada fait partie de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), source de conflit entre Poutine et le reste de l’Europe, qui envisage d’accueillir l’Ukraine en son sein.
Il souligne que l’Ukraine a une population de 40 millions d’habitants. Un rassemblement est prévu par le Carrefour international bas-laurentien pour l’engagement social (CIBLES) qui s’opposera à toutes les guerres présentement en cours dans le monde : « la population est invitée à venir se joindre à ce mouvement. Un peu pour se recueillir et manifester dans son désir de s’opposer à la guerre. »
Étant donné la distance à laquelle se déroule le conflit, il estime que très peu d’autres solutions se présentent pour le moment aux citoyens canadiens. Ce qui est moins le cas du côté des pays européens où : « souvent, les gens vont accueillir en premier les réfugiés, s’organiser, faire des collectes pour de la nourriture, des dons et des vêtements ».
Comme la Tchétchénie
Pour conclure, le professeur de science politique établit un lien entre ce qui s’est produit lors de la deuxième guerre de Tchétchénie et ce qui risque de se produire en Ukraine.
« Ils avaient carrément rasé des villes à force de bombarder. Ils ont juste tué la population en masse et ils ont détruit les villes donc je crains beaucoup qu’il y ait de plus en plus de bombardements. Je crains que les civils soient de plus en plus visés, que ça devienne de plus en plus violent ».