Le prix du crabe risque d’augmenter
C’est le moment tant attendu pour plusieurs personnes de la région : la saison de la pêche du crabe s’est amorcée ce matin, avec le départ des pêcheurs, mais le contexte actuel représente un risque d’une hausse de prix considérable pour l’achat du crabe, pour les consommateurs.
Une chose est certaine : les consommateurs ont hâte de mettre la main sur leur crabe, comme le raconte la propriétaire de la Poissonnerie Gagnon, Sarah Landry.
« C’est sûr que les gens ont hâte et ils sont fébriles. On a tous hâte que ça commence, alors ce sont vraiment les premières levées, demain, qui vont donner le ton sur quel genre de saison on va avoir plus particulièrement. »
Un sentiment que partage François Beauchemin, poissonnier chez la Poissonnerie du Fleuve, malgré l’incertitude qui entoure ce début de saison : « On est en préparation, on vient d’ouvrir, ça fait deux jours, donc on est prêt pour une belle saison de crabe, mais on ne peut présumer de rien encore. »
Précisions à venir
Avec le lancement des cages qui a eu lieu ce matin, il devrait être possible de déterminer dans les prochains jours si la pêche est bonne, puisqu’il est impossible à l’heure actuelle pour les poissonneries de se positionner : « On n’en a aucune idée parce que les cages ont été mises à l’eau ce matin. Alors tant qu’ils n’en ont pas levé quelques-unes, c’est impossible à dire. Théoriquement c’est supposé être une saison quand même bonne, mais la pêche reste la pêche », explique Sarah Landry.
Une « magouille »?
Madame Landry explique qu’il est difficile de savoir à quoi ressembleront les prix du crabe cette année, et ce, pour plusieurs facteurs : « On ne sait pas encore exactement. C’est dur à dire parce que nous autre on dépend des usines. On achète le crabe vivant via les usines et elles, leur prix est fixé en fonction de ce qu’elles sont capables d’avoir sur le marché américain à l’exportation. Donc on va arriver au prix qu’ils sont capables d’avoir à l’exportation. Nous n’avons pas de privilège par rapport au marché américain, par exemple. »
Pour sa part, le propriétaire de la Poissonnerie Sainte-Odile, Carol Gaudreault a une attitude plus pessimiste : « Il y a tellement de « magouille » là-dedans! C’est embêtant. Le prix est vraiment exagéré au détail parce que les pêcheurs ne veulent plus vendre de crabe aux autres poissonneries. Le prix va être énormément cher, plus que les autres années. »
« Le pauvre monde »
Il dénonce le fait que ce soient les consommateurs qui écopent de ce phénomène : « Il y a des surcharges qui se font par rapport aux usines, mais ce sont plus les pêcheurs. On n’est plus capable d’acheter aucun crabe dans les bateaux parce qu’ils veulent le vendre trop cher aux poissonneries et c’est les usines maintenant qui cherche à vendre le crabe aux poissonneries, les transformateurs. On n’a pas accès au produit directement, parce que l’année passée et ils ont dit qu’ils avaient perdu de l’argent et que cette année ils n’en prendraient pas. Et qui qui paye pour ça ? Le pauvre monde. »