L’incertitude a assez duré
CNM ÉvolutionLe président de la Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette, Guillaume Sirois, souhaite que les organismes de développement économique de Rimouski et de Forestville mettent un terme à l’incertitude qui règne autour du retour du traversier, entre les deux rives du Saint-Laurent cette saison.
Le propriétaire du navire qui a assuré le service depuis quelque 25 ans, Hilaire Journault, est ambivalent sur ses intentions. Il a annoncé dans une entrevue à Radio-Canada qu’il mettait à vendre le CNM Évolution, mais il a aussi laissé entendre à TVA Est du Québec qu’il avait l’intention d’opérer le service de traversier cette saison. La saison débuterait le 2 juin. Pour la vente éventuelle du CNM Évolution, Hilaire Journault a précisé qu’il était ouvert aux offres, à condition que le navire demeure à Rimouski.
Cependant, son retour vient interférer avec la démarche entreprise conjointement en début d’année par la Société d’économie et de développement de Forestville (SEDF) et la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER). Ces deux organismes estimant que le retour du CNM Évolution était incertain ont effectué une démarche d’appel d’intérêt auprès des entreprises spécialisées pour dénicher un autre fournisseur de service. Ils ont reçu des propositions de trois entreprises, mais en ont retenu deux. Le service proposé par monsieur Journault n’en ferait pas partie selon nos informations.
Incertitude vs pérennité
On se retrouve donc avec une entreprise qui possède un permis du gouvernement fédéral et des installations évaluées à moins de 100 000 $ à Rimouski, selon nos sources, mais dont l’avenir est incertain, et deux autres qui seraient intéressées à le faire en s’engageant à long terme, car c’est ce que recherchent les deux corporations de développement économiques qui ont été mandatées par les deux villes concernées. Forestville est propriétaire de son quai alors que le port de Rimouski est désormais la propriété de la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.
De l’action réclamée, sans prendre parti
Sans prendre parti pour l’une des entreprises concernées, Guillaume Sirois réclame des actions immédiates afin que les deux Villes s’assurent que service de traversier soit de retour pour la saison touristique, alors que des retombées économiques de 4 M$ sont en jeu.
« Nous on veut une traverse. On comprenait la stratégie de faire un appel d’intérêt pour trouver un moyen d’avoir un service fiable à long terme. C’est malsain de se poser la question du retour, d’année en année. Ça ne lance pas un bon message. Ça crée de l’incertitude, etc. De notre côté, on veut participer à la création d’un modèle d’affaires qui serait fiable à long terme. C’est clair qu’on est en faveur de c e modèle là, sauf qu’en fin de compte, on est rendu à la limite. On n’a toujours pas de service de traversier avec cet appel d’intérêt. On veut avoir des réponses et pas seulement nous », lance monsieur Sirois.
Membres craintifs
« On reçoit beaucoup d’appels téléphoniques de membres de la Chambre qui sont dans l’industrie touristique et qui sont craintifs par rapport au service de traversier. On reçoit aussi des appels de citoyens qui s’informent parce qu’ils veulent réserver une place sur le traversier et ne savent pas où s’adresser (NDLR : il n’y a d’ailleurs pas de précisions sur le site Internet de la Traverse Rimouski-Forestville). La Chambre n’est pas l’opérateur ni le pourvoyeur de l’appel d’intérêt. Clairement, avec la relance post-pandémie, on s’attend à une très belle année touristique, mais pour qu’elle soit encore plus intéressante, ça nous prend une traverse », affirme aussi le président de la Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette.
Ça presse
« S’il y a un imbroglio, il faut le clarifier. C’est aux deux organismes de le faire. Si on regarde l’appel d’intérêt lancé en février, on disait qu’on voulait un service à partir d’avril et on est à la mi-mai, aujourd’hui, toujours sans savoir ce qui nous attend. Le message n’est pas bon, d’autant plus qu’il y a 4 M$ en retombées en jeu. On parle d’environ 40 000 usagers par année qui risquent d’être privés de service. On ne peut pas se permettre de s’en priver. Aussi, il faut penser que les touristes sont en train de faire leurs itinéraires de voyage en ce moment même. Ça pourrait faire en sorte qu’on passe devant Rimouski sans s’y arrêter pour aller prendre le traversier de Matane », conclut Guillaume Sirois.
La crise du prix des carburants est venue envenimer la situation dans les derniers mois.