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Expliquer la COVID-19 à nos enfants

6 conseils pour communiquer de façon bienveillante

Je l’avoue, j’ai mis beaucoup de temps à m’intéresser sérieusement à la COVID-19. En y réfléchissant, c’était probablement une forme d’ignorance volontaire, comme si ce qui se passait en Chine et un peu partout dans le monde ne pouvait pas nous arriver ici, au Québec. Et le vent a tourné : depuis jeudi dernier, la vie de tous les Québécois a changé avec les mesures préventives mises en place par le gouvernement Legault (des mesures justifiées dans les circonstances).

Nous voilà tous « barricadés dans nos maisons », pour plusieurs d’entre nous avec les enfants (garderies et écoles fermées obligent), à attendre que la tempête passe. Dites-moi chers parents : est-ce que vous avez eu la chance de parler de la COVID-19 et la situation qui en découle avec vos enfants? Parce que nos enfants sont des éponges (et qu’ils ont de grandes oreilles quand vient le temps d’écouter les adultes!), nous avons choisi de leur expliquer le plus simplement possible (et sans être alarmistes!) la situation que nous vivons présentement. Cette étape m’a tout de même amenée à me questionner sur les bonnes façons de communiquer dans ce type de situation avec nos enfants.

Roxane Larocque, psychologue au Centre d’Évaluation en Neuropsychologie de l’Est du Québec (CÉNEQ)

Je vous partage ici quelques conseils gentiment fournis par Roxane Larocque, psychologue au Centre d’Évaluation en Neuropsychologie de l’Est du Québec (CÉNEQ), basé à Rimouski :

  1. L’important, c’est de bien s’ajuster à son enfant : prenez en considération son âge et son tempérament par exemple;
  2. Tentez de suivre son rythme et de recevoir ses émotions plutôt que de les nier; on remplace « Bien non tu n’as pas à avoir peur.» par « Je sais que ça peut être effrayant, mais nous faisons tout ce qu’il faut en ce moment pour que ça se passe le mieux possible. »;
  3. Les enfants apprennent surtout par l’exemple; comme parents, tentez de bien gérer vos émotions;
  4. Limitez la surexposition aux médias.
  5. Gardez une routine saine à la maison; tout cela favorisera le sentiment de sécurité chez les enfants;
  6. Ce que l’on dit à nos enfants est important, mais la façon dont nous en parlons quand ils sont proches l’est tout autant, même quand cela ne s’adresse pas à eux. Les enfants captent tout: conversations téléphoniques ou échange entre amoureux par exemple.

Roxane Larocque ajoute également: « Rappelez-vous: authenticité et bienveillance sont les mots-clés d’une communications réussie. De plus, il est important de ne pas anticiper les questions des enfants en les «bombardant» d’informations qu’ils n’ont pas nécessairement la capacité d’assimiler; ceci peut créer de la confusion et de l’anxiété. Je crois qu’on peut prendre un court moment pour aborder la question et voir leur intérêt ou encore les relancer avec de courtes questions (Toi est ce que ça te fait peur? Pourquoi? Est-ce qu’il y a des choses que tu ne comprends pas ou qui t’inquiètent?). Les enfants ont de bonnes capacités d’adaptation et une vision du monde qui diffère de la nôtre, alors c’est important de s’ajuster à leurs besoins et de ne pas présumer qu’ils ont besoin d’être rassurés. »

Profitez des jours et semaines à venir pour prendre le temps avec vos enfants, communiquer avec eux et leur apprendre, par des gestes concrets, la solidarité et la bienveillance dans cette période chaotique (à ce sujet, je vous invite à lire l’article COVID-19 : petit traité de solidarité et de bienveillance). Prenez soin de vous… et continuez à vous laver les mains! 😉

Un merci tout spécial à madame Roxane Larocque pour ces précieux conseils dans le cadre de cette chronique.

Des commentaires? Des idées de chronique? Écrivez-moi : [email protected] .

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