Nouvelle de 17 h > Le sort de Michel Blier suscite du mécontentement au Club Bic
Nouvelle de 17 h

Le sort de Michel Blier suscite du mécontentement au Club Bic

Michel Blier a été le premier à cumuler les postes de professionnel et directeur général avant d’être remplacé par Jonathan Moreau il y a deux ans. (Photo: archives)

Le départ annoncé du professionnel du Club de golf Bic, Michel Blier, après 30 ans à ce poste, l’an prochain, suscite du mécontentement de la part de certains membres, envers les administrateurs du Club.

Le 9 juin dernier, le journal le soir dévoilait la nouvelle, qui continue de susciter beaucoup de commentaires.

Nous avons notamment obtenu copie, aujourd’hui, d’un échange de courriel entre une membre et le président du Club, Sylvain Lafrance à ce sujet. On y évoque pour les actionnaires la possibilité de convoquer une assemblée générale spéciale, s’ils désirent obtenir des réponses à leurs questions.

Mais auparavant, donnons la parole à ce dernier.

« Si des membres veulent tenir une assemblée générale spéciale, ils peuvent le faire et le conseil d’administration sera bien à l’aise de défendre ses actions, sans problème. Il faut penser à ce que Michel souhaite lui-même. L’année 2020 est une parenthèse difficile, à travers laquelle on doit tenter de passer le mieux possible. Je dois rappeler aussi que c’est toujours le désir du conseil d’administration est qu’il soit là comme professionnel, en 2021, mais il reste à s’entendre sur la forme. Je crois que personne n’a rien à gagner à créer de la discorde », soutient-il.

Monsieur Lafrance ne veut pas dévoiler des chiffres sur l’écart entre les demandes originales de Michel Blier et ce que le Club est en mesure de lui offrir.

Contrat soumis

« Bonjour monsieur le président;

Sachant que Michel Blier, depuis votre récente nomination, n’a pas manifesté son désir de quitter le Club dans son rôle de professionnel attitré; sachant qu’il avait déjà accepté de baisser ses revenus pour aider financièrement le Club et qu’il avait signé le contrat que le conseil d’administration lui avait soumis (courriel du 3 mars 2020), comment expliquez-vous ce départ annoncé ? », écrit une golfeuse du Bic de longue date.

Constat inacceptable

« Est ce qu’il est normal, après 25 ans et plus de bons et loyaux services à titre de professionnel (NDLR : 30, en fait), que le c.a. envisage de se passer d’un ambassadeur si important ? Comme vous le savez son implication va bien au-delà des fonctions qui lui sont attribuées. Reconnu par son association et estimé par ses pairs, Michel contribue au rayonnement du Club. Il est décevant et déplorable que vous et votre conseil d’administration nous mettiez devant ce constat inacceptable, sans plus de transparence », plaide encore cette dame, notamment.

Facile?

« Il vous semble facile d’assumer la nouvelle du départ de Michel en disant que c’est SA décision, alors que vous l’avez sciemment dirigé en ce sens « par souci d’économie ». Que Michel soit professionnel en titre du Club de golf Bic demeure le meilleur scénario pour l’avenir et la pérennité du Club. Michel a le Bic tatoué sur le cœur. Voilà la plus belle valeur que vous devriez reconnaître en faisant vos calculs », conclut la golfeuse.

 La réponse du président

Le président, Sylvain Lafrance, a répondu notamment :

« Voici quelques faits:

-1) Michel nous a annoncé au début de juin son intention de quitter son poste de directeur et de professionnel à la suite de la saison 2020;

-2) Les fonctions liées à l’administration, le développement des affaires et la gestion du Club le motivent moins (rôles de direction). Son souhait, exprimé depuis déjà quelque temps (1 ou 2 années), est de se consacrer aux tâches directement liées à la pratique du golf. Une part des tâches liées à la direction du Club est assumée par les membres du conseil d’administration;

-3) Le Club est dans une situation financière qui limite sa marge de manoeuvre pour favoriser son développement. Il a besoin d’un effort important et continu pour renouveler son membership (il y aurait tout juste quelque 165 membres cette année), établir de nouveaux partenariats, générer de nouveaux revenus, assurer son développement à moyen et long terme;

-4) Le c.a. cherche de nouvelles approches et pratiques pour améliorer la situation financière. Il cherche aussi à mieux apprécier les postes de dépenses/revenus et à revoir le modèle d’affaires établi depuis plusieurs années.  Ceci inclut les pratiques de rémunération du professionnel (salaire) et son sous-contrat (honoraires). Ces questionnements ne se font pas sans créer des remous. Ils ont notamment conduit à une négociation contractuelle avec Michel, qui porte sur le niveau de ristournes et bonus à verser sur les droits de jeu, la location de voiturettes et le bénéfice d’exploitation du Club. Michel a accepté en début d’année un contrat à la baisse, mais celui-ci a été mis de côté dans le contexte incertain de la pandémie;

-5) Pour la saison 2020, le c.a. a proposé un contrat qui tient compte de l’incertitude liée à la pandémie. Ce contrat n’est pas signé. On a plutôt, d’un commun accord, convenu d’une approche flexible garantissant la rémunération de base, assortie de ristournes et/ou bonus en fonction des résultats financiers réels du Club. C’est ce qui prévaut pour la saison en cours;

-6) Le c.a., de façon unanime, souhaite le maintien d’une relation d’affaires avec Michel pour 2021 et les années suivantes. Cela lui a été exprimé verbalement et de façon écrite. Le modèle reste à définir mais il doit à la fois satisfaire Michel et prendre en considération les besoins et la capacité financière du Club. Toutes les avenues pouvant assurer le développement à long terme du Club sont explorées;

-7) Michel réfléchit aux propositions qui lui sont faites, notamment celle venant du c.a. et donnant sommairement les contours d’une collaboration. »

Pas de cachette

« Il n’y a pas de cachette ou de volonté d’éteindre des feux. La collaboration avec Michel est souhaitée et nous espérons qu’il optera pour le maintien d’un lien fort avec le Bic à titre de professionnel. La décision lui appartient totalement », tranche monsieur Lafrance, dans sa réponse.

 « Je vous rappelle que les membres du c.a. ont été élus, par les actionnaires, pour agir dans les meilleurs intérêts du Club. Dans le contexte particulier de 2020, nous espérons pouvoir obtenir une subvention portant sur la masse salariale afin de boucler la saison 2020. Dans le cas contraire, nous anticipons une année difficile. Dans un tel contexte, il nous apparaît raisonnable de gérer au mieux les revenus/dépenses de Club », écrit-il aussi.

Mise en garde

Le président met en garde les personnes qui soulèvent des questions sur l’intégrité des administrateurs :

« Il nous semble que votre initiative n’est pas de nature à favoriser une saine réflexion du coté de Michel, ni à permettre une discussion sereine, quant à l’établissement d’un nouveau mode de collaboration pour les années à venir. Si vous souhaitez mettre en cause des décisions prises par le c.a. ou soulever des questions quant à son jugement, sa transparence ou son intégrité, je vous rappelle que nos règlements généraux permettent de convoquer une assemblée extraordinaire. »

Facebook Twitter Reddit