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Nouvelle de 18 h

Les effets des maisons inoccupées s’accumulent

Un modèle de loi pour contraindre l’impact des Airbnb
Combien de résidences secondaires sont inoccupées, alors qu’on manque tant d’espaces d’hébergement? (Photo: Unsplash photos)

Un citoyen rimouskois soulève un point important qu’on se doit d’ajouter sur la pile du dossier critique de la crise du logement.

En plus des particuliers qui louent leur logement ou leur condominium sur la plateforme Airbnb, on retrouve également des maisons qui font office de résidence secondaire tout le long du littoral rimouskois, qui fait pratiquement 50 km des limites Ouest du Bic aux limites Est de Pointe-au-Père.

Au cours des dernières semaines, le Journal le Soir a lancé une série de reportages sur la crise du logement qui a établi notamment : -que des hausses de prix et de loyer inexplicables et injustifiées surviennent régulièrement; -qu’il fallait déplorer la sous-utilisation d’espaces locatifs dans le contexte de l’économie souterraine; -que les impacts socio-économiques sont très importants, allant jusqu’à inciter quelqu’un venu travailler ici à retourner d’où il venait faute de logement adéquat; -que certains propriétaires en profitent pour se montrer plus sélectifs que la loi ne le permet sur les locataires avec des critères inacceptables; -que les programmes de subvention pour la construction de logements sociaux et adéquats semblent mal adaptés à la réalité locale.

Environ 5%

Dans un secteur comme le Rocher-Blanc, dans le district Sacré-Cœur, selon nos sources et tout en vérifiant sur la plateforme Airbnb, on estime que 5% (six ou sept) des quelque 150 résidences qui s’y trouvent sont occupées soit temporairement par leurs propriétaires qui habitent l’extérieur, pour un ou deux mois par année, soit loués sur Airbnb, ce qui revient à peu près au même.

La précision importe peu, ici, car ce que nous souhaitons démontrer, c’est que ces deux phénomènes s’additionnent un peu partout le long du fleuve, dans notre ville, mais aussi dans notre région, de La Pocatière à Matane, ce qui doit avoir des effets très importants, en fin de compte, sur notre économie.

Un retraité bien implanté

Traçons maintenant un parallèle entre le retraité qui vit à Rimouski 12 mois par année et celui qui vit un mois par année.

« Nonobstant le paiement des taxes et des obligations remplies, voyons de quoi il en retourne. Dans une même maison qui est maintenant occupée un mois par année par un couple, il y avait auparavant une famille qui utilisait l’école, le centre communautaire; qui dépensait à l’épicerie locale, achetait, payait, faisait réparer sa voiture à Rimouski; y mettait de l’essence. Qui faisait vivre Rimouski. Le couple de l’extérieur va investir quoi pendant un mois? On en voit même aller faire leurs achats avec un sac du Costco de Montréal. On défait un tissu social; on manque d’espace en pleine crise du logement et on est privé de sources de revenus importantes. Les conséquences sont incalculables », observe un retraité qui a choisi de revenir vivre à Rimouski à temps plein.

L’homme et sa conjointe ayant apporté de l’argent neuf à Rimouski par des revenus accumulés à l’extérieur dépensent 60 000 $ par année. Le couple qui vit un mois par année doit logiquement en dépenser tout au plus le dixième!

Nouvelle loi

Aux prises avec une crise du marché immobilier et locatif, la Nouvelle-Écosse vient d’adopter un modèle de loi fort intéressant. Une nouvelle taxe de 5% de transfert d’acte de vente est imposée à l’acquéreur d’une propriété située en Nouvelle-Écosse qui réside à l’extérieur de la province. Une taxe additionnelle de 2% est imposée aux résidents de l’extérieur qui possèdent déjà une résidence en Nouvelle-Écosse.

Cette province des Maritimes triple ainsi ses revenus de taxes sur les résidences saisonnières et va recueillir 81 M$ de dollars additionnels qui seront investis dans le logement. Près de 14 000 résidences saisonnières sont touchées. La Nouvelle-Écosse a vécu le même déplacement migratoire des grands centres vers les régions urbaines que le Québec.

La mesure est toutefois contestée, car on considère qu’elle est discriminatoire et qu’elle n’empêchera pas la spéculation foncière.

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