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Économie - Emploi

Toujours pas de réforme après sept ans

Maxime Blanchette-Joncas, Michel Dubé et Pauline Bélanger, en face du sapin ce matin (Photo: Journallesoir.ca, Véronique Bossé)

Les organisations de la région, membres de l’alliance interprovinciale de l’assurance emploi, ont été déposé un arbre de Noël devant les bureaux de Service Canada à Rimouski pour dénoncer le fait que le gouvernement fédéral n’a pas fait une réforme du régime d’assurance-emploi.

Le sapin était décoré des treize revendications qu’ont proposé le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) en janvier 2021. Ces revendications concernent l’abolition des exclusions totales, l’augmentation du taux d’indemnisation à 70 % de la rémunération assurable, l’annulation de la répartition de gain et les prestations spéciales, pour en nommer que quelques exemples.

Il est possible de consulter chacune des revendications, en visitant le site Internet du Masse.

« On se fait passer un sapin »

Ce qui était déploré lors de cette manifestation était entre autres le fait que la réforme est attendu depuis 2015.

« Le sapin et ses boules noires, c’est pour représenter le trou noir. C’est parce que nous sommes en train de se faire passer un sapin par Justin Trudeau et son gouvernement. Depuis 2015, ils nous promettent une réforme de l’assurance-emploi et elle n’a toujours pas eu lieu », explique le coordonnateur chez Action Populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé.

« [Justin Trudeau] avait promis de regarder le tout avant l’été, après l’été, de mettre ça en place. Il y avait eu des mesures temporaires pendant la COVID, donc on pensait que les choses allaient s’accélérer un peu, qu’on aurait une réforme complète et malheureusement, ce n’est pas le cas », relate la présidente par intérim du conseil central du Bas-Saint-Laurent, CSN, Pauline Bélanger.

Un combat qui se poursuit en 2023

À l’aube de 2023, il est évident pour les intervenants que le travail et les prises d’action devront continuer.

« On nous avait promis que ce serait avant la fin de l’année 2022, force est de constater que ce ne sera pas le cas. Alors, on maintient la pression. Nous avons été actif cet automne et on va continuer de l’être en 2023 et on le sera tant que nous n’aurons pas eu notre réforme », ajoute monsieur Dubé.

« Ce qui se passe présentement à Service Canada, ça fait dur. Les délais d’attentes pour obtenir nos prestations d’assurance-emploi sont extrêmement long. Ça fait également partie de ce qu’on dénonce aujourd’hui. »

« Plus de travailleurs »

Un autre aspect de ce dossier qui attire l’attention est la façon dont l’absence de réforme pourrait s’avérer avoir de lourdes conséquences pour de nombreuses industries, sans parler des inquiétudes que représente le trou noir.

« On veut que le gouvernement voit l’urgence d’agir. Encore en 2023, il y a des gens qui vont vivre un trou noir. Soit qu’ils vont passer quatre, cinq ou six semaines sans revenu. Il faut aussi penser au fait que l’industrie est saisonnière : la pêche, le bois, le tourisme, ça ne fonctionne que quelque mois par année », rappelle le conseiller régional de la FTQ au Bas-Saint-Laurent-Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine, Yves-Aimé Boulay.

« Les travailleurs vont donc faire leur travail le temps nécessaire, mais après c’est fini. Si demain matin, toute ces personnes vont se trouver un emploi à temps plein, nous n’aurons plus personnes pour faire le travail saisonnier. Qui va aller chercher notre poisson ? Notre bois ? Qui va accueillir les touristes ? », demande monsieur Boulay.

La panique chez les travailleurs

Il ajoute : « En plus, il y a des gens qui ne sont pas au courant du fait qu’ils vont vivre un trou noir. Quand les prestations arrêtent, on reçoit les dossiers et les gens paniquent. Imaginez vivre six semaines à crédit. À 55 % du salaire, tu ne peux pas te ramasser de l’argent. »

Ceux et celles qui se retrouveraient dans cette situation peuvent entrer en contact avec Michel Dubé, via Action Populaire.

L’appui de Maxime Blanchette-Joncas

Le député fédéral du Bloc Québécois dans Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, était également de la partie.

« On est venu dire au gouvernement qu’il ne respecte pas ses promesses. On est venu dire qu’en 2015, il nous avait promis de réformer le programme de l’assurance-emploi, parce que présentement, ce programme est dysfonctionnel. Il ne répond plus aux besoins du marché du travail en 2022. Six travailleurs sur dix qui cotisent à l’assurance-emploi ne sont pas admissibles, parce que les critères d’admissibilité ne correspondent pas aux spécificités et à la réalité du marché du travail de 2022 », énonce le député fédéral de Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas.

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