Lettre ouverte: le jour de la marmotte pour les producteurs de grains
À notre grande déception, l’agriculture ne semble pas intéresser les partis fédéraux qui font présentement le tour du Canada en scandant des slogans qui comprennent le mot « ensemble ».
Pourtant, un secteur clé comme l’agriculture, qui a eu la vie dure lors des dernières années, doit avoir sa place lorsqu’on parle de relance économique et d’environnement. Les changements de température drastiques, les pressions économiquesdes compétiteurs comme la Chine et le manque de soutien économique sont le quotidien des agricultrices et agriculteurs et les répercussions se font sentir jusque dans l’assiette des Canadiennes et des Canadiens.
Au Québec seulement, les producteurs de grains cultivent près d’un million d’hectares de terre et représentent un chiffre d’affaires annuel de 1,3 milliard de dollars. Les Producteurs de grains du Québec représentent approximativement 11 000 productrices et producteurs et totalisent plus de 20 000 emplois. Le secteur des grains fait partie d’un secteur d’importance dans l’économie québécoise et canadienne, celui de l’agriculture. Au début de la campagne, nous avons demandé des engagements écrits aux principaux partis et nous sommes toujours en attente d’un retour de la majorité d’entre eux.
Il y a quelques mois, l’Étude sur la compétitivité des producteurs de grains du Québecfaisait état du piètre soutien économique et environnemental de la part des gouvernements vis-à-vis l’agriculture québécoise et canadienne comparativement aux États-Unis et à l’Union européenne. Par ailleurs, les différents acteurs du secteur de l’agriculture demandent à ce que les décisions en matière d’agroenvironnement soient baséessur la science afin de déployer des mesures crédibles, dénuées de considérations électoralistes. Malheureusement, plusieurs partis ont déjà émis des positions empreintes de populisme et sans appuis scientifiques,évitant ainsi d’attaquer ce débat complexe de front. L’ensemble des producteurs du pays ont à cœur l’avenir de leurs enfants! Cependant, il importe de mettre en place des mesures agroenvironnementales appuyées par la science et soutenues par des budgets à la hauteur des ambitions.
Nous espérons que les quelques jours restants à la campagne permettront de donner à l’agriculture la place qui lui revient. Contrairement aux partis qui ajustent leurs promesses au gré des sondages, nos demandes sont les mêmes depuis plusieurs années. Afin de travailler dans le bon sens, nous demandons aux partis de s’engager à tenir une rencontre entre le secteur des grains, les représentants des gouvernements provinciaux et les représentants du gouvernement fédéraldans les 100 premiers jours suivants l’élection.
Par Christian Overbeek, président des Producteurs de grains du Québec