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Balayez ces croyances que l’on ne saurait croire

Crédit photo: Sean O sur Unsplash

Partons, la mer est beeeellllllle

Ramons avec ardeur

Guidons notre naceeeeeeeelle

Ah! Ah! Vous cherchez la suite, hein?

Vous n’avez pas encore trouvé…

Un petit indice : Ra….

Ah ben voilà! Vous avez trouvé :

Ramons avec ardeur

Aux mâts hissons les voiles

Ça y est, vous ne pouvez plus vous arrêter?

Ok. Allez! Je vous laisse quelques instants pour terminer alors…

Le ciel est puuuuuuuur…

Cette chanson française, popularisée au Canada au début des années 1900 (ben non, je ne suis pas si vieille! Vous non plus! Je sais, je sais, ne vous offusquez pas – ça nous donnerait plus de 100 ans tout de même!) est marquée, gravée, dans notre mémoire. Bon – au risque de vous décevoir – je vous dirais que cette chanson, ou une autre, ça n’a pas d’importance pour mon propos.

C’est de la mémoire dont je veux vous entretenir. De cette bonne vieille mémoire (ben, ça dépend de votre âge!). De cette bonne vieille mémoire qui nous est utile et même nécessaire, mais qui s’amuse aussi à nous jouer des tours. Non, non, je ne parle pas de toutes les fois où le mot collé sur votre langue est resté collé là ou toutes les autres fois où vous ne vous souvennez plus, rendu à St-Fabien, si vous avez barré la porte de la maison à Mont-Joli.

Non, je vous parle des tours de passe-passe, de ceux qui nous EMPÊCHENT d’oublier.

Comme les ritournelles de notre enfance, certaines croyances ont tendance à rester collées dans le fond de notre tête. À coller là, coûte que coûte, comme un ver d’oreille.

Quand je vous dis : Partons la mer est beeeeelle

Vous ne vous questionnez pas et vous poursuivez : Embarquons-nous, pêcheurs.

De même que, si on se rencontre au café et que je vous demande « Comment ça va ? », vous allez me répondre :

— Ça va bien.

(La chanson est bien rôdée, peu importe que ce soit vrai ou non)

Et vous ajouterez même peut-être :

— Mais ça va vite!

Ces deux petites réponses anodines cachent en fait de puissantes croyances sociales :

  • Ça parait bien de bien aller
  • Il vaut mieux mentir que d’effrayer le voisin en disant ce que l’on ressent vraiment
  • Ça fait lâche d’avouer qu’on ne va pas bien
  • Ça parait hot d’être occupé
  • (et ajoutez ici toute la liste des autres croyances qui vous passent en ce moment par la tête)

Notre mémoire personnelle, notre mémoire familiale, notre mémoire religieuse, notre mémoire collective nous ont enfoncé dans le crane et dans le cœur de telles croyances.

Des croyances aussi tenaces et qu’inutiles. Je dirais même : dangereuses.

Heureusement, doucement, ces croyances cooooommencent à être remises en question pour le plus grand bien de notre santé mentale.

En ce beau dimanche, ne faites donc pas que le ménage dans le salon. Prenez quelques minutes, quelques instants, quelques respirations et posez-vous la question suivante :

Quelles croyances collectives inutiles pèsent sur ma mémoire personnelle?

Quelles croyances je remets en question, dès demain, pour ma propre santé mentale?

Choisissez-en une. Juste une. C’est suffisant pour le moment. Suffisant pour vous redonner de l’oxygène.

Et lundi, au bureau ou en visio, quand Luc vous demandera comment a été votre fin de semaine, vous répondrez :

— Bof! Je suis stressé et j’ai vraiment mal dormi. Mais c’est gentil de me demander. Ça me fait plaisir.

Et ça laissera la chance à Luc de vous répondre :

— Je suis désolé pour toi. Je suis là si tu souhaites en parler.

Ou encore…

—Je suis désolé de l’apprendre, on va reporter ce deuxième dossier à demain si tu préfères.

Ou encore…

— Souviens-toi que le service d’aide aux employés est disponible si tu en ressens le besoin.

Ou encore…

— Attends, je vais te chercher un petit café.

Ou encore…

— (un silence avec et un grand sourire empathique)

Et voilà que vous allez déjà mieux!

Et voilà!

Choisissez une croyance aujourd’hui, une seule, et enfermez-la dans la poubelle ou balayez-la bien loin de vous à la fin de la journée.

Et demain, soyez honnête, intègre et vrai.

Soyez aussi à l’écoute! Parce que Jean-Louis, Julien et Mariana ont aussi lu cette chronique et demain quand vous leur demanderez si ça va bien,  ils vous répondront peut-être:

— Bof! Pas tant que ça…

Partons la meeeeeerrrr est belle…

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