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Chasse et pêche

La Réserve Rimouski a réduit des groupes doubles pour pallier à la baisse du cheptel orignal

L’ex-dg de la réserve Rimouski, Michel Fournier. (Photo Ernie Wells)

La Réserve faunique de Rimouski, désignée comme la chapelle de l’orignal au Québec; après la cathédrale, la Réserve faunique de Matane, n’est pas épargnée par la baisse de la densité des populations d’orignaux au Sud de Rimouski.

Cette baisse du cheptel orignal de la Réserve faunique de Rimouski, ne provient pas des résultats de la chasse sur ce territoire de 727 km2, mais rappelons-le, des inventaires sol-air réalisés à l’été 2020 puis à l’hiver 2021, lesquels confirmeraient une baisse réelle du cheptel orignal sur les quatre territoires voisins sous gestion au Sud de Rimouski, où la densité moyenne globale passerait de 14 à 10 orignaux aux 10 km2.

Même avant les résultats combinés par caméras au sol et par hélicoptère, dont l’inventaire aérien de février 2021, le directeur général de la Réserve faunique de Rimouski se doutait d’une baisse de sa population d’orignaux. « Déjà l’hiver dernier, on a pris les devants en coupant 25 groupes doubles en 2021, soit la moitié des forfaits de ce produit. Ces groupes sont formés de six chasseurs qui récoltent habituellement une femelle et un mâle », précise le dg Michel Fournier.

Témoins du déclin

Selon ce dernier, les observations des guides sur les terrains de chasse de la réserve, témoignaient aussi d’un déclin du cheptel et d’un débalancement du ratio mâles-femelles en 2020. « Les guides observaient moins de grands mâles aux panaches de 50 et 60 pouces. En éliminant 25 groupes doubles, on réduit la forte pression qu’ils exercent sur les grands « bucks », et en même temps, on protège plus de femelles reproductives », ajoute Michel Fournier.

L’inventaire 2020-2021 indiquerait un cheptel en baisse de 2 400 à 1 300 orignaux dans la Réserve faunique de Rimouski.  « Mais avait-on vraiment 2 400 orignaux dans la réserve ? Ce n’est pas tant le nombre de bêtes dénombrées qui compte, mais plus le nombre d’orignaux observés par les clients-chasseurs », croit le dg Fournier.

Observations encourageantes malgré tout

Les observations des chasseurs d’orignaux lors de la saison 2020, sont encourageantes. Les 481 groupes de quatre chasseurs en moyenne, qui ont récolté 340 orignaux, ont pu observer 2 800 bêtes tout au cours de la saison. Le temps consacré à la chasse, le choix sélectif de l’orignal convoité, le type d’engin de chasse, sont des facteurs qui expliquent des observations. « Comme par exemple, le groupe de chasseurs qui prend quatre jours à prélever son orignal, va voir, tout en récoltant sa bête, beaucoup plus d’orignaux que le groupe qui récolte la première journée. Les observations découlent d’un ensemble de facteurs. Mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’on demeure à 2 orignaux au km2. Plusieurs territoires aimeraient avoir ces chiffres », affirme Michel Fournier. Le taux de succès de chasse moyen est de 72 %.

La chasse de l’orignal a débuté le 2 septembre et se poursuivra jusqu’au 15 octobre. Suivra une période de chasse du petit gibier. La chasse tardive de l’orignal se tiendra du 26 octobre au 19 novembre 2021. Quelque 450 groupes de 1 800 chasseurs; incluant le retrait des 25 groupes doubles, fréquentent le territoire de la Réserve Rimouski cette année.

2 orignaux au km2

La Réserve Rimouski prélève annuellement entre 15% et 17% de son cheptel orignal, mais pourrait se rendre jusqu’à 25 % sans affaiblir sa population. Comme le nombre de chasseurs est contingenté, et non réglementé par une période ou saison de chasse préétablie, ou par l’alternance, la Réserve Rimouski est autorisée à prélever un maximum de 330 en 2021, soit +/- 22%; ce qui serait un taux sécuritaire, selon le nouvel inventaire. « Nous avons toujours été conservateur sur le prélèvement de l’orignal dans la Réserve Rimouski, avec des taux moyens de récolte de 15 à 20 % du cheptel. C’est pourquoi nous avons encore une densité de près de 2 orignaux au km2, pour 1 400 bêtes avant chasse », précise Michel Fournier.

Sur la ZEC-BSL

Sur le territoire voisin de la Zec Bas-Saint-Laurent, le même inventaire a révélé une population hivernale de 1 000 orignaux, dont 120 mâles adultes, soit 12 % du troupeau, alors que le ratio devrait être de 25 % pour ne pas affaiblir la population de ce grand gibier. La ZEC-BSL se prépare à accueillir 2 000 chasseurs, qui « logeront » dans quelque 1 764 caches. La période d’enregistrement des caches se termine le 6 septembre. On comptait 1 736 caches dûment enregistrées le 26 août.

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