Toujours la capitale du Bas Saint-Laurent ?
Depuis de nombreuses années, on entend l’expression Rimouski, capitale du Bas St-Laurent. Mais est-ce que Rimouski mérite encore ce titre ? On devrait plutôt dire Rimouski, capitale Internationale de la contestation.
On conteste tout et rien. Une capitale régionale est l’endroit tout désigné pour accueillir des événements majeurs. Mais comment pouvons-nous accueillir des événements majeurs, des congrès, etc. quand notre capacité d’accueil est déficiente? Au Bas Saint-Laurent, Rivière-du-Loup a dépassé notre ville au chapitre de la capacité d’accueil. Selon le site de Tourisme Rimouski, un total de neuf hôtels et motels à Rimouski offrent une capacité d’accueil de 505 chambres.
Du côté de Rivière-de-Loup, on parle de 593 chambres dans 8 hôtels/motels. Et, il ne faut pas oublier que Rimouski est environ deux fois et demie plus grande que sa voisine à l’Ouest.
Alors, pourquoi ont-ils une capacité d’hébergement plus grande que la nôtre ? Oui, le projet de Riotel devrait offrir une centaine de chambre de plus à Rimouski, selon ce qu’on lit à gauche et à droite. Mais ce projet est loin d’être réalisé. En plus du groupe de contestation qui va se créer, car c’est tendance à Rimouski, le groupe Riôtel devra faire face à notre division d’urbanisme qui est loin d’approuver un projet stimulant au centre-ville sans y mettre mille et une contraintes. Nous avons l’Hôtel des Gouverneurs au centre-ville qui offrait 163 chambres. Ce site est fermé depuis plusieurs mois et l’édifice semble déjà dépérir à vue d’œil.
Une prédiction facile : dès la démolition prochaine de la Grande Place, le site de l’Hôtel des Gouverneurs deviendra le nouveau lieu gênant de la ville de Rimouski. Cet établissement en activité est plus que nécessaire pour à ville, tout comme le site de Val Neigette fermé depuis quelques années. Un site merveilleux, une belle place pour du sport laissée à l’abandon. Une ville fière, une capitale régionale dynamique ne peut pas tolérer cela. Que fait notre conseil et notre direction générale pour dynamiser notre ville ?
Vu de l’extérieur, le changement des limites de vitesses semble prendre plus de place que le développement économique de la ville. À l’été 2023, Rimouski sera l’hôtesse des Jeux du Québec. Je me demande vraiment où l’on va loger tout ce monde ? Est-ce qu’on les envoie coucher à Rivière-du-Loup, Mont-Joli ou Matane ? Un des objectifs de tenir un tel événement, c’est de faire rayonner notre ville et de convaincre les gens d’y revenir pour de futures vacances, pour organiser un congrès, etc. Comment pouvons-nous espérer que ses personnes reviennent à Rimouski si on les envoie coucher à une heure de route d’ici ? J’ai la chance de côtoyer plusieurs jeunes entre 15 et 25 ans.
Malheureusement, beaucoup trop d’entre eux parlent de quitter la région et de ne pas y revenir. Le commentaire qui revient le plus souvent : « On n’a rien à faire ici. On n’a pas d’avenir. » C’est triste à entendre mais c’est la réalité. Une capitale régionale se doit d’être un moteur économique pour la région. Dans les dernières semaines, Cacouna annonçait et commençait les travaux d’une usine de granules de bois d’une valeur de 40 M$. Pendant ce temps, à Rimouski, nous avons agrandi notre parc industriel à coup de centaines de milliers de dollars en y faisant de nouvelles rues. Cependant, les terrains ne se vendent pas. Est-ce que les contestations répétées ont éloigné les investisseurs ? On dirait bien que oui. C’est gênant pour une capitale régionale. Mais, que faire pour permettre à Rimouski de retrouver ses lettres de noblesses, son titre de capitale du Bas St-Laurent ?
Quand est-ce qu’une personne à l’hôtel de ville va se lever et va dire que, « c’est assez »? Pourquoi un petit groupe de 5-10-15 personnes a toujours une meilleure écoute que la majorité ? Que fait-on pour le développement économique de notre ville ? Quand allons-nous embrayer en cinquième vitesse et le remplir, notre parc industriel ? Faites attention. Je ne dis pas de construire n’importe quoi, n’importe où. Mais, arrêtons de mettre de trop nombreuses contraintes aux investisseurs et soyons plutôt des partenaires. Soyons accueillants, soyons conciliants.
Michel Marquis