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Des invités pour la Semaine Internationale du Coaching (dernière partie)

Par Mimi Thian sur Unsplash

On croit souvent à tort que l’écoute est une habileté innée étant donné que nous avons deux oreilles, que cela fait partie de nos compétences dès le berceau. Cependant, il en est tout autre : il s’agit que vous vous remettiez en tête votre dernier café avec un ami — oui, je sais ça remonte à plusieurs semaines! — ou plus récemment, votre dernière rencontre virtuelle avec un proche ou un collègue pour vous rendre compte que l’écoute n’est pas tout à fait une habileté innée : dès que vous avancez une idée, l’autre vous coupe la parole ou termine à votre place. Ou encore, il ne tient même pas compte de votre commentaire précédent et s’empresse de placer le sien sans faire de lien. Plus fréquemment, pendant que vous parlez, l’autre cherche dans sa banque d’anecdotes et d’expériences celles qui pourra pimenter la suite de la conversation et vous relancera dès que vous prendrez une respiration. Vous reconnaissez le portrait? Qui est cet autre? Il pourrait aussi bien être vous, non? L’écoute est un art qui se développe par une compréhension de ce qu’elle est réellement, par une prise de conscience de ses propres comportements et attitudes lors d’échanges et par un entrainement quotidien dans différents contextes. La rechute est facile, l’habitude, l’égo ou l’insécurité prenant le pôle rapidement.

L’écoute: d’abord être présent

La première qualité d’une bonne écoute est la présence. C’est d’ailleurs le plus important puisque tout en découlera.

Qu’est-ce que la présence? Ce n’est pas que le fait d’être là, mais… c’est d’abord le fait d’être là!

Regarder votre interlocuteur — même si pour vous ce n’est pas important et que vous n’en avez pas besoin, l’autre, lui en a probablement besoin de ce regard — offrez-lui.

Portez une attention particulière à ses yeux, à ses gestes, à ses expressions faciales, à sa posture. Regardez-le attentivement. Non pas pour dénombrer les cheveux tombés sur ses épaules, mais bien pour lire les messages que son non-verbal vous enverra. Il dit que ça va bien, mais vous voyez ses épaules s’affaisser en même temps, ne négligez pas cette information cruciale. Il dit oui pour le week-end d’amoureux, mais se recule dans sa chaise, ce n’est pas un geste anodin. Tenez compte des ces non-dits. Attention à l’interprétation cependant, ne faites pas dire à votre interlocuteur ce qu’il n’a pas dit. Questionnez-le en douceur sur ces réactions observées, ne l’attaquez pas avec ou ne l’en accusez pas. Vous ne trouveriez pas du tout ce que vous cherchiez!

L’écoute est faite d’ouverture. Cette ouverture se vit en premier lieu par une présence d’esprit constante. Le petit hamster qui roule dans votre tête peut prendre une pause le temps d’une conversation. Remplissez plutôt votre esprit des mots de l’autre, pas des vôtres. S’il le faut, au début, afin de vous pratiquer, répétez en décalé les phrases de l’autre dans votre esprit, cela vous permettra de rester en alerte. Avec de la pratique, au bout d’un moment, cela ne sera plus nécessaire et vous n’aurez qu’à rappeler votre esprit à l’ordre à l’occasion lorsqu’il sera alléché par l’anecdote plus croustillante qui flotte dans le fond de votre tête.  

L’écoute et les silences

Écouter ne veut pas dire de se taire complètement.

Posez une question pour approfondir votre compréhension de l’autre et du message lancé.

Laissez vivre quelques instants un silence le temps d’un respire, le temps que l’autre enchaine avec plus de profondeur sur son idée ou son émotion.

Secouez la tête, ajoutez des «oui» et des «humhum» à des moments pertinents.

Et surtout, surtout, faites confiance.

Confiance dans l’échange : il prendra un tour surprenant et profond même — et surtout ! si vous ne cherchez pas à le contrôler.

Confiance en vous : vous saurez quoi dire en temps et lieux si vous êtes réellement à l’écoute de l’autre (bonus : vous retiendrez davantage ces propos).

Confiance en l’autre : il saura combler les silences et organiser sa pensée sans votre aide, laissez-le adopter son propre rythme.

Le coaching et l’écoute

La plus grande habileté d’un coach est sans contredit sa qualité d’écoute. De de cette présence, toute la qualité de la démarche et des prises de conscience découlera. De cette présence, tous les chemins empruntés et les actions entreprises par le coaché seront propres à lui et seront donc efficaces et porteurs d’un changement réel et permanent.

Ne devient pas coach qui le veut! Dimanche dernier, Mona St-Jean vous a sensibilisé à l’importance de vous assurer que le coach par lequel vous souhaitez être accompagné ait une formation professionnelle reconnue. Cela est extrêmement important étant donné la relation de confiance que vous devrez entretenir avec ce professionnel et la relative intimité qui s’installera entre vous tout au cours de cette démarche de quelques mois.  

Assurez-vous donc que votre coach est formé ET a une présence et une écoute hors pair! Et cela, que ce soit en coaching personnel, d’affaires ou de gestion.

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